La femme orchestre
Elle n’avait pratiquement jamais touché à un ordinateur avant le début de son université.
De toute façon, l’informatique dans les années 90, c’était la chasse gardée des garçons, non?
En fait, rien ne prédestinait Catherine Edgar à une carrière dans les TI.
Jeune, elle rêvait d’un métier qui lui permettrait de voyager.
Oui, au cours de sa carrière, elle s’est souvent exilée à l’étranger. Jusqu’au jour où l’on souhaite s’amarrer, le temps de voir grandir sa famille.
Aujourd’hui, les voyages meublent ses temps libres et ses moments de qualité qu’elle accumule, gracieuseté d’un travail et d’une culture d’entreprise qui permettent la flexibilité et un équilibre entre le travail et les loisirs. Elle était d’ailleurs à quelques mètres de la tour Eiffel qui brillait de son appartement quand elle nous racontait son parcours professionnel.
Chez Loran, Catherine Edgar « voyage » d’un environnement technologique à un autre. Et si l’itinéraire pour y arriver diffère à chaque fois, la destination demeure exactement la même : le succès du client.
Bachelière en informatique de gestion, cumulant 25 ans d’expérience, elle l’avoue sans détour : « Je m’occupe de tout… sauf de l’informatique! » Certains s’occupent des machines. Catherine Edgar s’occupe des humains. Comme gestionnaire de projets, elle devient une chef d’orchestre.
Son mandat : « Créer les conditions gagnantes pour qu’un projet fonctionne. Cela signifie mettre en contact les bonnes personnes, définir les bonnes étapes, mettre l’accent sur des priorités communes. Bref, assurer une bonne planification. » Plus encore, dans les grands chantiers de transformation numérique, l’attention que l’on porte aux enjeux et défis humains est souvent révélatrice de nos succès. C’est la différence entre les projets qui avortent ou se réalisent; qui échouent ou réussissent.
La comparaison peut faire sourire, mais Catherine a parfois l’impression de recourir à la psychologie dans l’exécution de ses mandats! C’est qu’il faut user de persuasion, de compréhension et d’empathie quand on s’attaque à l’implantation d’un nouveau système, à l’intégration de nouveaux processus ou à la mobilisation d’équipes de travail.
Évidemment, les transformations numériques induisent une large part de gestion du changement qu’elle s’efforce de transformer en opportunités. Catherine Edgar doit aussi réconcilier des solitudes aux intérêts parfois divergents, fédérer les appuis et rallier tout le monde autour d’un but commun. « D’un coté, il y a la gang d’informatique et de l’autre, la gang d’affaires. D’un côté, il y a la génération montante et de l’autre les plus expérimentés qui abordent les enjeux de manière très différente. D’un côté, il y a une vision employés et de l’autre une vision employeur », énumère-t-elle.
Et pour y arriver, elle mise sur une approche relationnelle qui a fait sa marque de commerce. Dans une industrie typiquement dominée par la gent masculine, cette capacité de connecter, de faire preuve d’empathie et de comprendre les besoins et les non-dits fait souvent toute la différence. « Le problème n’est pas toujours informatique; il est souvent relationnel », insiste celle qui occupe une fonction stratégique chez Loran depuis maintenant une décennie. Elle aborde ses mandats avec un esprit de synthèse, alignée sur une vision, guidée par son instinct et armée d’une bonne dose d’humour; un excellent antidote pour désamorcer des situations complexes et stressantes.
N’empêche, comment perçoit-elle cette industrie qu’on qualifie de « boys club »?
« Chacun a une contribution positive à apporter dans un projet. De mon côté, ma responsabilité comme gestionnaire de projets, c’est d’aller chercher le meilleur de chacun, fille ou garçon. »
Chose certaine, dans des mandats d’envergure qui commandent doigté et efficacité, Catherine Edgar s’impose comme… l’homme de la situation.
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